Résumé


La campagne SMOOTHSEAFLOOR se déroulera dans la partie orientale de la dorsale sud-ouest indienne. L’objectif phare de cette campagne est de déterminer la géologie d’un nouveau type de plancher océanique « non-volcanique » découvert en 2003 lors d’une campagne précédente.

mercredi 27 octobre 2010

Smoothseafloor : nos premiers résultats

Après avoir collecté des images TOBI sur plus de 600 km et avoir dragué 18 fois les pentes des rides allongées du "smooth seafloor" nous pouvons apporter quelques éléments de réponse quant à la nature du plancher océanique dans notre première zone d'étude.
Les images TOBI ne montrent que très peu d'édifices volcaniques, essentiellement localisés aux extrémités de ces rides allongées. La plus grande partie des deux versants de ces rides montre des surfaces, soit très lisses soit avec une texture moutonnée, et surtout très réfléchissantes (très brillantes sur les images TOBI cf image 3D). Ces pentes très réfléchissantes se rencontrent aussi bien dans la vallée axiale que dans les parties les plus vieilles de notre zone d'étude où pourtant nous nous attendions à ce que les sédiments obscurcissent les images TOBI en estompant au moins partiellement les formes du relief.
De nombreuses figures d'érosion (comme des talus d'éboulis, des loupes d'arrachement etc..) sont observées et montrent l'instabilité de ces pentes. Les dragages sur les deux versants des rides allongées ont permis de collecter plusieurs centaines de kg de roches : presque uniquement des péridotites du manteau, plus ou moins altérées (avec des veines de serpentines) et déformées. Certains échantillons de roches sont recouverts d'une croûte de manganèse qui leur donne un aspect arrondi, noir, presque brillant. Par ailleurs, les premières analyses des échantillons d'eau prélevés par CTD montrent des concentrations anormales en manganèse proches du fond. Ces concentrations pourraient être expliquées par une altération hydrothermale des roches du manteau. Une de nos hypothèses est que la présence d'éboulis de taille pluricentimétrique recouverts de croûtes de manganèse pourrait expliquer la nature très réfléchissante des versants des rides allongées sur les images TOBI. Si aucun plan de faille n'est observé directement, car trop érodé, l'observation répétée de péridotites du manteau dans nos dragues rend la présence de failles nécessaire pour exhumer ces roches sur le plancher océanique.
Reste alors à expliquer la genèse et l'évolution des rides allongées du "smooth seafloor" par ces systèmes de failles à vergence opposée.
L'analyse détaillée des données (images TOBI, données bathymétriques, anomalies magnétiques, échantillons d'eau et roches draguées) que nous effectuerons à terre visera à proposer un modèle cohérent de mise en place du "smooth seafloor".


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