Résumé


La campagne SMOOTHSEAFLOOR se déroulera dans la partie orientale de la dorsale sud-ouest indienne. L’objectif phare de cette campagne est de déterminer la géologie d’un nouveau type de plancher océanique « non-volcanique » découvert en 2003 lors d’une campagne précédente.

jeudi 14 octobre 2010

Que de péridotites !

La première session de dragage a été bien fructueuse. Sur 5 dragues, plus d'une tonne de roche a été ramassée puis classée, numérotée et décrite à bord, avant d'être soigneusement emballée pour être étudiée de manière plus approfondie à terre.

Toutes les roches récoltées, mis à part quelques brèches et sédiments (<5%), sont des péridotites qui présentent une forte altération liée aux nombreuses circulations de fluides (essentiellement d'eau de mer) qui les ont traversé. Mais qu'est-ce exactement qu'une péridotite ?

Une péridotite est une roche composée d'un assemblage de minéraux dominé par l'olivine, également appelée péridot, et qui est accompagnée, en proportions variables, de pyroxènes et quelques % d'autres minéraux accessoires (oxydes). Cette roche constitue le manteau terrestre sur ses premiers 400 km - le manteau représentant environ 70 % de la masse du Globe et s'étendant sur 2900 km entre la croûte et le noyau terrestre.

D'un point de vue chimique, la péridotite se caractérise par une forte teneur en magnésium et en fer, comparativement aux roches classiquement rencontrées dans la croûte terrestre, plus riches en silice et en aluminium. En effet, l'olivine est constituée d'un réseau d'atomes de silice et d'oxygène (c'est ce qu'on appelle un silicate) sur lequel s'organisent des atomes de magnésium et, en un peu moindre quantité, de fer. Sa formule est (Mg,Fe)2SiO4. Les pyroxènes sont également des silicates de fer-magnésium (+/- aluminium-calcium).

Lorsqu'elle est "fraiche", c'est-à-dire non altérée par des fluides, ses minéraux constitutifs sont bien identifiables par leurs propriétés optiques. Sur l'image de gauche, l'olivine se distingue facilement par sa couleur vert clair à jaunâtre et sa transparence. Quant aux pyroxènes, ce sont les minéraux brillants, présentant des teintes plus foncées sur l'image.

Cependant, il n'a jamais été échantillonné, en domaine océanique, des péridotites aussi fraiches. En effet, en l'absence d'apports magmatiques basaltiques, l'extension à l'axe des dorsales peut être accommodée par le jeu de grandes failles qui plongent en profondeur dans la croûte terrestre jusqu'au manteau, permettant ainsi la remontée des péridotites mais aussi la pénétration de l'eau de mer. Ainsi, avant même d'atteindre la surface, les péridotites commencent à réagir en profondeur avec l'eau de mer qui s'est réchauffée pendant sa descente. La minéralogie de la péridotite est alors modifiée et elle acquiert une teinte vert sombre, plus homogène, avec par endroits des restes plus "frais" (plus clairs), comme observé sur les échantillons dragués (image de droite). C'est ce qu'on appelle le processus de serpentinisation. Mais ça, c'est encore une autre histoire ! A suivre?

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