Avant-hier, le TOBI a connu de nouveaux problèmes techniques. Il a dû être remonté à bord pour effectuer les réparations nécessaires. Cela nous a conduit à avancer les opérations de dragage prévues pour plus tard.
Le dragage permet, comme les forages, d'échantillonner le matériel du plancher océanique. Alors que les forages remontent une colonne de roche en un point précis, les dragages récupèrent des blocs superficiels arrachés au plancher océanique le long d'un profil.
L'opération consiste à trainer une nasse lestée derrière le navire. Son ouverture est dentée afin d'accrocher les blocs qui dépassent. Un tube plus fin permet de recueillir les sédiments non indurés (argiles, sables). La tension du câble est surveillée le long du profil. Elle indique lorsque la nasse atteint, ou quitte, le fond ou lorsqu'elle est retenue par une aspérité rocheuse. Dans ce dernier cas, la valeur de la tension augmente progressivement puis diminue brutalement si des blocs se détachent. L'amplitude de ces pics renseigne sur l'importance des accroches et donc sur la quantité probable de matériel récupéré. Un profil est généralement réalisé en remontant les pentes des rides sous-marines.
Les blocs remontés à bord par la drague sont ensuite triés et inventoriés. Ils sont photographiés et pesés. Les échantillons sont séparés par type et pesés. Les plus intéressants sont sciés, numérotés, photographiés et décrits.
A ce jour nous avons réalisé 5 opérations de dragage. Les profils sont situés au sud de l'axe de la dorsale sud-ouest indienne sur la plaque Antarctique sur des reliefs de type "smooth seafloor" supposé. Des quantités variables de roche ont été récupérées, allant d'une dizaine à plusieurs centaines de kilogrammes par drague. Elles ont mis au jour des péridotites plus ou moins serpentinisées, des sédiments, des brèches sédimentaires, des gabbros... et un poisson.
Stéphane Rouméjon
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